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LA SUPPLICATION

Résidences de recherche et de répétitions

Du 14 au 27 juin 2023 répétitions à la M.A.P.E. Monde de Salazie, Ile de La réunion

Du 04 au 09 septembre 2023 répétitions au Théâtre de l’Horizon à La Rochelle 

Du 11 au 16 septembre 2023 répétitions au Théâtre du Silo à Mériville 

Du 18 au 27 septembre 2023 répétitions au Théâtre du Pont Tournant à Bordeaux 

Représentations

Les 28 - 29 - 30 septembre 2023 : création au Théâtre du Pont Tournant à Bordeaux

Le 06 octobre 2023 : représentation au Théâtre de l’Horizon à La Rochelle

5 au 21 juillet 2024 : représentations à La Chapelle du Verbe Incarné, Festival d'Avignon

Novembre 2024: représentation à L'EspaceLucet Langenier à St Pierre de La Réunion et  au Théâtre L’Alambic à Trois-Bassins à La Réunion. 

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Coproduction : Compagnie Lolita Monga, Compagnie Des Lumières et Des Ombres, Théâtre de la Rencontre

Contact administration : Lionel Pannetier / 06 92 65 37 37 

lionel.pannetier@icloud.com

Contact production-diffusion :

Julie R’Bibo / 06 88 98 67 71 

cielolitamonga.production@gmail.com

Entretien avec Guy-Pierre Couleau

Intentions de mise en scène 

 

« La civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie (...) Déjà, on ne respirait pas facilement dans un monde torturé. Voici qu'une angoisse nouvelle nous est proposée, qui a toutes les chances d'être définitive. On offre sans doute à l'humanité sa dernière chance. »

Albert Camus – Editorial du journal Combat 8 août 1945

Représenter l’impensable

 

Par sa structure en monologues successifs ponctués de chœurs, La Supplication reprend les codes dramatiques de la tragédie antique. Mais au-delà de cette configuration potentiellement théâtrale en trois parties et donc autant d’actes, se pose la question fondamentale de la représentation. 

Comment donner forme sur scène à cette période apocalyptique, à ces événements qui ont bouleversé tant de vies, tant de pays en Europe et continuent de le faire encore aujourd’hui ? Comment porter ce livre au théâtre ? Comment faire spectacle de cette tragédie impensable ? La difficulté réside bien là, dans l’impossibilité de penser une telle catastrophe écologique, humaine, politique et technologique. Svetlana Alexievitch le dit elle-même : « Après Tchernobyl, nous vivons dans un monde différent, l’ancien monde n’existe plus. Mais l’homme n’a pas envie de penser à cela, car il n’y a jamais réfléchi. Il a été pris de court. »

(Interview de l’auteur par elle-même)

L’entreprise théâtrale d’un tel texte, constitué de témoignages réels, de paroles bouleversantes et totalement inédites, exige une mise en scène d’une grande sobriété, qui puisse conjuguer l’évidence visuelle et l’effacement de tout effet au profit des mots. 

Ces mots, justement, qui sont le cœur même de l’œuvre de Svetlana Alexievitch, ces mots doivent être le joyau le plus précieux de ce qui nous reste après la tragédie. Ces paroles des survivants sont ce qui nous attache pour toujours à ce qui était et qui a disparu. Mais elles sont aussi et surtout les marques de la souffrance vécue.

Alors pourquoi porter cette œuvre à la scène ? Sans doute pour prolonger l’entreprise de Svetlana Alexievitch elle-même et certainement pour contribuer à une prise de conscience publique plus large sur les dangers environnementaux dus au changement global.

La dimension écologique de l’œuvre est fondamentale.

Dire l’inédit

J’imagine une forme qui convoque le théâtre-documentaire et l’oratorio. Nous utiliserons pourrons recherches des documents d’archives, images et sons. Les projections sur écran en fond de scène seront imaginées et créées par l'artiste photographe et vidéaste Johann Fournier.

Sur scène, deux comédiens et une violoncelliste. L’accompagnement musical se fera en direct, parfois soutenu par une bande son enregistrée, parfois en solo. Le style des morceaux joués ira de la musique classique au free jazz, évoquant l’immense désolation et la perte irrémédiable, jusqu’au chaos de la dévastation.

J’imagine un travail sur le son, sur les voix des acteurs. J’aimerais que rien ne soit théâtral au sens classique dans la façon de dire ces textes. Je souhaite que rien ne soit grandiloquent dans la diction ni dans la projection des voix. Au contraire. J’aimerais que ces voix soient aussi celles de tous ceux qui ont disparu, de ceux qui se tairont pour toujours et qui, aujourd’hui survivants, ne peuvent rien dire, ne peuvent pas témoigner. Je voudrais que ces paroles soient en nous, comme dans nos têtes, comme si elles fabriquaient nos pensées. J’aimerais que ces voix soient intérieures. 

Nous pourrons utiliser des micros pour les interprètes, afin de réduire l’effort de projection des voix. Ils pourront presque chuchoter les textes, comme s’ils nous étaient dits à l’oreille, avec délicatesse et douceur.

Les trois chœurs qui concluent chaque partie du texte seront traités en vidéo. Nous verrons des visages en très gros plan, pour des prises de parole face à la caméra, qui reprendront les mots des militaires et des liquidateurs, puis des médecins et soignants, pour terminer avec les paroles des enfants de Tchernobyl. 

L’espace de jeu évoquera le chaos, la désolation. J’imagine un sol noir, comme un reste de plancher incliné,  couvert de sable noir, jonché de particules brillantes. Comme du mica broyé, un sable de lave. Au lointain un ciel qui accompagne les prises de parole et évoque la catastrophe par un jeu chromatique répondant aux paroles du livre : une « forêt rousse sous  la pluie noire ». Un espace de jeu dans lequel toute personne, animal ou objet change de couleur et qui évoque les odeurs disparues, l’air irrespirable et envahi de poussière, la mort des végétaux, la folie des animaux et d’étranges tâches brillantes qui se déposent partout pour ne plus jamais disparaître.

Au-delà du temps 

La catastrophe de Tchernobyl marque une époque et une date fatidique : 26 avril 1986. Cette date appartient à l’Histoire. Pour autant, les retombées de cette explosion de la centrale nucléaire sont infinies et nous vivons désormais sous le règne de la peur de l’accident. Tchernobyl est aussi notre histoire contemporaine et certainement notre histoire future. Face à ce que nous connaissons des dangers qui pèsent sur notre milieu et notre planète, il nous appartient d’agir collectivement pour la sauvegarde du vivant. C’est cette simple intention que le théâtre envisage, à son échelle et à sa mesure, avec humanité, simplicité, respect et profondeur. 

Notre responsabilité d’artistes est de poser sur la scène les problèmes de notre temps et d’en faire débat, ensemble, pour demain.

Texte Svetlana Alexievitch  Mise en scène Guy-Pierre Couleau  assisté de Damien Thomas  Musique originale Mélanie Badal  Création vidéo Johann Fournier  Scénographie et régie générale Valérie Foury 

Avec Lolita Monga, Olivier Corista et Mélanie Badal

Coproduction : Compagnie Lolita Monga. Compagnie Des Lumières et Des Ombres, Théâtre de la Rencontre

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